mardi 19 février 2013

Recharger les batteries

La grisaille hivernale devient vraiment pesante et le vert commence sérieusement à me manquer. Il paraît même que cette année, le déficit lumineux que nous subissons est à l'origine d'un nombre inhabituel des cas de « blues hivernal ». Ces quelques jours ensoleillés sont donc l'occasion de rattraper le retard. Mais même sous un soleil radieux, en plein hiver, le gris des paysages parisiens reste désespérément gris.

Alors direction plein ouest, là où l'air marin apporte la douceur suffisante pour que même au plus mauvais de la saison, le vert reste la couleur dominante sur terre.

 
Avec cette idée en tête, la matinée brumeuse a presque été une déception, vite compensée par de nombreux oiseaux à observer. Certains, comme la bernache cravant, sont ici en hivernage.

 
C'est aussi le cas du bécasseau sanderling qui lui aussi a quitté la toundra où il a l'habitude de nidifier pour venir se « réchauffer » ici en venant piquer le sable de nos côtes, à la recherche de vers !

 
Autre limicole au gabarit très proche, ce tournepierre à collier, probablement aidée par le réchauffement climatique, a probablement décidé de changer ses habitudes ancestrales pour rester ici au lieu de descendre hiverner en Afrique.

 
Nettement plus imposante, l'aigrette garzette n'en est pas moins peureuse.

Mais la journée avance et la brume s'est enfin levée...

... Il faudrait peut-être penser à la cueillette du jour...

 
Les nouvelles feuilles du fenouil sont arrivées. Certaines, sortis un peu trop tôt, se retrouvent toutes roussies après avoir subit les attaques du froid. Les plumeaux centraux, quand à eux, sont bien verts et surtout, il exhalent un délicieux parfum anisé.

 
Ici, c'est aussi le royaume de l'ail triquètre. Méditerranéen à l'origine, cultivé comme plante décorative pour ses magnifiques fleurs blanches en clochette, il s'est échappé des jardins pour se naturaliser sur le littoral où il peut former de véritables prairies. Moins puissant en goût que l'ail des ours, il a sur lui l'avantage de fournir ses feuilles parfumées tout au long de l'année.

Les fleurs sont encore à l'état de bouton à la base de la plante, mais d'ici un mois, les clochettes blanches seront partout !

 
Les petites fleurs blanche du cranson, elles non plus, n'ont pas encore fait leur apparition, mais ses petites feuilles forment déjà des tapis denses. Un coup de couteau façon « râteau » à leur base et c'est un concentré de saveurs piquantes que vous avez en main. À tester absolument dans les salades ou en décoration aromatique de plats à relever !

 

 
Et maintenant que le soleil se couche, ont va pouvoir passer en cuisine...

 

Gratin de pâtes au fenouil et feuilles d'ail triquètre

Ingrédients (pour 4) :

  • 200g de pâtes sèches
  • 150g de fenouil sauvage
  • 100g de feuilles d'ail triquètre
  • 40g de farine
  • 40g de beurre
  • 50cl de lait
  • 30g d’emmental râpé
  • 2 poignées de feuilles de cranson
  • Sel et poivre

Préparation :

  • Laver les différentes plantes à grandes eaux avant de bien les égoutter
  • Débiter les « bulbes » et les plumeaux de fenouil ainsi que les feuilles d'ail en petits tronçons d'un à deux centimètres
  • Cuire les pâtes « al dente »
  • En parallèle, utiliser le beurre, la farine et le lait pour préparer une sauce béchamel
  • Lorsque les pâtes sont cuites, les égoutter et les mélanger avec l'ail et le fenouil
  • Les répartir dans un plat à gratin
  • Saler, poivrer
  • Y verser ensuite la sauce béchamel
  • Finir en parsemant le tout de fromage râpé
  • Mettre au four à 200°C pour 15 à 20 minutes, le temps que le fromage prenne de belles couleurs
  • Accompagner avec le cranson et quelques plumeaux hachés de fenouil

Une bonne journée ensoleillée, un délicieux gratin pour la conclure et se réchauffer (parce malgré le soleil, il faut quand même frais sur la côte) : le moral est reparti en flèche !

dimanche 3 février 2013

Récolte hivernale

« Pauvre », c'est ainsi que je qualifiais jusqu'à aujourd'hui mes tentatives de récoltes de ce début d'année. Il faut dire que le temps, qui s'est enfin décidé de revêtir des couleurs de saison, ne simplifie pas les affaires. Pourtant, malgré le froid et la neige des jours passés, quelques plantes ont déjà timidement commencé leur sortie de terre.

La plupart ne sont pas encore bien grandes et seront sans doute plus appétissantes d'ici un ou deux mois. Mais pour certaines, aussi étonnant que cela puis paraître, la période hivernale est la meilleur saison pour les récolter.

Des exemples ?

On commence avec une facile, une petite salade bien sympathique et connue de tous : la mâche. Les frêles rosettes de celle qu'on appelle aussi doucette cachent bien leur jeu : ce ne sont pas quelques centimètres de neige ou un peu de gel qui en viendront à bout !

 

La suivante est moins connue, bien que très commune : la cressonnette. On retrouve sous ce nom plusieurs espèces du genre cardamine, dont principalement la cardamine hirsute et la cardamine des bois, toutes aussi comestibles l'une que l'autre. Leur petit nom vient tout autant de leur aspect de cresson miniature que de leur saveur légèrement piquant et amère. A ne pas confondre avec la cardamine des près et la cardamine amère dont l'amertume marquée prend de loin le dessus sur le côté piquant. Petit détail culinaire sur la cressonnette : elle ne supporte pas la cuisson qui lui hôte tout son goût.

 

Et pour finir, de nouveau une plante très connue, mais pas forcément dans nos assiettes : la pâquerette. Ses rosettes ne sont pas imposantes, mais cette plante vivace est capable de coloniser de grandes surfaces, permettant une récolte plutôt efficace. Au contraire de la cressonette, la cuisson sublime sa douce saveur végétale, tout particulièrement lorsque les feuilles sont juste tombées au beurre.

 

Noix de pétoncle sur lit de pâquerettes

Ingrédients (entrée pour 4 ) :

  • 200g de rosettes de pâquerettes
  • Une vingtaine de noix de pétoncle
  • 40g de beurre
  • Quelques rosettes de mâche et de cressonnette

Préparation :

  • Nettoyer la verdure à plusieurs eaux avant de bien les essorer
  • Faire fondre la moitié du beurre dans une poêle et y jeter les rosettes de pâquerette
  • Les cuire quelques minutes à feu moyen en les remuant régulièrement puis les réserver
  • Mettre le reste du beurre dans la poêle encore chaude jusqu'à ce qu'il devienne noisette
  • Y passer les noix de pétoncle très rapidement (une minute maximum) en prenant soin de les cuires sur tous les côtés
  • Les réserver et déglacer le fond de le poêle avec un peu d'eau
  • Laisser réduire un peu jusqu'à ce que le jus s'épaississe
  • Dresser et servir immédiatement (utiliser la cardamine et la mâche comme décoration)
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