mardi 21 mai 2013

Les grandes feuilles de la forêt

Non ce ne sont pas celles des fraises des bois, beaucoup trop petites pour mériter ce qualificatif de "grande".
Fraisier des bois (fragaria vesca), dans un petit mois, si le soleil se décide
enfin, ces fleurs laisseront place à de belles fraises délicieusement parfumées.

Bien qu'un peu plus imposantes, ce ne sont pas non plus les feuilles de la parisette, même si elles se mettent à quatre pour augmenter leur surface.
Parisette (paris quadrifolia). Toutes les parties de la plante sont toxiques,
mais son fruit à l'aspect d'une baie noire bleutée l'est encore plus.

Ça aurait pu être les feuilles de la grande consoude, qui n'a pas de "grande" que son nom. Mais ce n'est pas encore ça, car il y a plus grand encore, beaucoup plus grand...
Grande consoude (symphytum officinale). Malgré la pluie abondante,
quelques abeilles osent encore butiner. Ici, il s'agit probablement d'un
bourdon des champs (bombus pascuorum).

Ces "géantes" de la forêt, ce sont les feuilles de la bardane, et même de la grande bardane, qui mérite tout à fait son patronyme.

Grande bardane (arctium lappa),
capuche de fortune en cas de pluie !
Difficile en effet de passer à côté sans les remarquer tellement elles en imposent. Avec les feuilles du grand pétasite, ce sont sans aucun doute les plus grandes qu'on puisse trouver à l'état sauvage sous nos latitudes : de quoi se faire une capuche 100% naturelle par temps de pluie !

Dans quelques semaines (ou un peu plus si le temps ne s'améliore pas), la plante montera et donnera naissance à des inflorescences dont les bractées se terminent par de redoutables crochets que les pulls et autres vêtements à mailles lâches redoutent particulièrement.
En attendant, on peut profiter du vert de ses feuilles. Avec leur taille, pas besoins de consacrer beaucoup de temps à la récolte. Mais le revers de la médaille, c'est qu'il faut les cuire à une ou deux eaux pour en évacuer l'amertume et ne laisser que leur saveur rappelant celle de l'artichaut.
La grande bardane (arctium lappa) a une saveur rappelant clairement l'artichaut ou les cardons.
Cette similitude peut donner quelques idées quand à la manière de la préparer.
Mais ce que je préfère dans la bardane, ce sont les pétioles, les tiges au bout desquelles croissent les feuilles. Ceux-ci sont à l'échelle et disposent donc de beaucoup de matière. Ils ont l'avantage d'être moins amères que le vert des feuilles, mais l'inconvénient d'être plein de fils. Heureusement, ceux-ci peuvent être facilement retirés comme on le fait pour les fils de branches de céleri : il suffit de casser l'extrémité et de tirer dessus.
Leur saveur rappelle un peu les cardons, ce qui peut donner quelques idées pour les préparer. C'est d'ailleurs le cas pour le plat du jour, inspirée d'une recette marocaine : le tajine de cardons aux olives...

Mijoté de bardane au veau et aux olives

Ingrédients (pour 4) :
  • 500g d'épaule de veau désossée 
  • 500g de côtes de bardane
  • 1 gros oignon
  • 4 gousses d'ail
  • 1 citron confit
  • 1 demi citron
  • Deux douzaines d'olives (je ne disposais que d'olives noires dénoyautées, des vertes ou des petites rouges avec noyau auraient été préférables)
  • 1 cuillère à café de coriandre en poudre
  • 1 cuillère à café de gnigembre en poudre
  • 1 cuillère à café de poivre moulu
  • 2 cuillères à café de sel
  • 1 cuillère à soupe de sucre
  • 3 cuillères à soupe d'huile d'olive
  • Sel
Préparation :
  • Nettoyer les côtes de bardane (les frotter avec un linge pour en retirer le duvet) et les laver
  • En retirer ensuite les fils (casser le bout large de la tige et tirer dessus, comme pour retirer les fils des branches de céleri)
  • Débiter les tiges ainsi préparées en petits tronçons de quelques centimètres et les placer dans de l'eau citronnée pour éviter qu'ils noircissent
  • Verser l'huile d'olive dans le plat de cuisson (faitout ou wok par exemple)
  • Débiter le veau en morceaux de taille moyenne et le faire dorer dans l'huile bien chaude
  • Ajouter l'oignon émincé, le temps qu'il blondisse
  • Ajouter ensuite les épices, l'ail (écrasé), les olives, la bardane, le citron confit (émincé), le jus du demi-citron, le sel et le sucre
  • Verser de l'eau aux deux tiers de la hauteur
  • Laisser mijoter à couvert sur feu doux pendant une heure
  • Finir en rectifiant l'assaisonnement
  • Accompagner de semoule

2 commentaires:

  1. La grande bardane est -elle se que nous appelions dans mon enfance "boutons de soldats"?

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    Réponses
    1. C'est effectivement un des noms donné en particulier à ses fleurs, mais aussi à la plante entière.
      D'autres synonymes parmi les plus imagés : herbe aux pouilleux, herbe aux teigneux, grippe, oreille de géant...

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