jeudi 8 août 2013

Balade découverte dans le Diois (première partie)

Comme tous les ans désormais, je suis parti en balade avec en petit groupe pour faire découvrir les nombreuses richesses souvent insoupçonnées des hauteurs d'Aurel, petit village du Diois.

Dans le coin, c'est un sol calcaire et marneux qui domine. Réputé "pauvre" (d'où les vignes), notre balade va contredire cette réputation (à tel point j'ai dû fractionner ce petit tour en plusieurs billets)...
En arrière plan : Aurel, paisible village entre Vercors et Drôme provençale.

On commence donc le long des vignes où les sols remués tous les ans sont propices à plusieurs plantes remarquables (adventices en particulier). Malheureusement, avec le printemps humide que nous avons connu et les épisodes orageux, les traitements appliqués aux vignes pour éviter l'apparition de maladies telles que mildiou ou oïdium sont assez nombreux. Ceux-ci ne sont pas forcément compatibles avec une récolte sauvage à proximité, nous ne ferons donc que regarder...

Amaranthe réfléchie (amaranthus retroflexus).
 Ici, elle est présente en nombre dans presque toutes les vignes. Ses feuilles font un excellent épinard, même lorsque la plante a monté. Les petites graines noires produites par ses épis peuvent elles être récupérées à la fin de l'été pour en faire de la farine (mais vu leur taille... il en faut vraiment beaucoup).

Vergerette du canada (conyza canadensis).
Les sommités fleuries peuvent être utilisées en infusion comme de la camomille.
Les jeunes feuilles au goût piquant sont comestibles. Sans grand intérêt en tant que salade ou légume, elles font par contre un excellent aromate.

Verveine officinale (verbena officinalis).
De la famille des verbénacées, comme sa cousine la verveine odorante (aloysa citrodora), elle est pourtant totalement inodore. Elle doit son qualificatif "officinale" à ses propriétés diurétiques, fébrifuges et astringentes.

Plantain lancéolé (plantago lanceolata).
Au printemps, ses jeunes feuilles ainsi que les pousses de ses épis floraux peuvent être utilisées comme légume. Avec le temps, il devient coriace et prend de l'amertume. Astuce : le suc de ses feuilles peut être appliqué sur les piqûres (orties, guêpes etc.) pour apaiser la douleur.


Plantain majeur (plantago major).
Même utilisation que son cousin. On peut aussi récolter et consommer ses graines.

Mauve sylvestre (malva sylvestris).
Les fleurs, leurs fruits (fromageons), les feuilles sont tous trois comestibles. Ses feuilles mucilagineuses peuvent être utilisées comme liant pour les soupes d'herbe (orties, chénopodes etc.).

Pourpier (portulaca oleracea).
Les feuilles gorgées d'eau de cette "mauvaise herbe" font de magnifiques salades. Ses tiges épaisses et peu fibreuses peuvent être utilisées en légume (sautées avec un peu d'ail par exemple). Particularité de la plante : elle pousse souvent dans les endroits les plus improbables.

Vipérine commune (echium vulgare).
Elle doit son nom à l'aspect reptilien de ses épis floraux (mâchoires dont les dents seraient formées par les corolles)  et aux étamines sortant des fleurs telles des langues de vipères. Elle contient en très faible quantité un alcaloïde toxique, ce qui explique peut-être pourquoi elle n'est plus beaucoup utilisée en infusion contre la toux. 

Armoise commune (artemisia vulgaris).
Du même genre biologique que l’absinthe et le génépi, elle est également aromatique. Ses jeunes tiges peuvent être dégustées crues (elles ont le goût d'artichaut), mais elles deviennent très vites fibreuses. Le meilleur (et une de mes recettes sauvages préférées), ce sont des tempuras confectionnés avec les jeunes sommités (avant apparition des fleurs). Attention, la plante n'est pas dénuée de toxicité et possède des propriétés abortives. Il ne faut donc pas en abuser, même si les tempuras sont vraiment très bons !

Séneçon jacobée (jacobaea vulgaris), TOXIQUE.
Avec l'envahissante ambroisie à feuilles d'armoise (ambrosia artemisiifolia), c'est le principal risque de confusion avec l'armoise à cause de la forme des feuilles. On reconnait l'armoise à son odeur agréable ainsi qu'à la couleur argentée du revers de ses feuilles.



Laiteron maraîcher (sonchus oleraceus).
Le lobe terminal de ses feuilles, en flèche, ainsi que les lobes intermédiaire façon "harpon", sont très caractéristiques. Il donne une excellente salade sauvage. Avantage non négligeable sur ses cousines les laitues, il prend très peu d'amertume en montant. Comme elles, il sécrète un latex blanc (d'où son nom) au niveau de ses blessures. Lorsqu'il est vraiment vieux, ses feuilles peuvent devenir plus coriaces et légèrement épineuses.

Chénopode blanc (chenopodium album).
Sans doute l'un des meilleurs épinards sauvages qu'on puisse trouver. Connu des jardiniers comme une mauvaise herbe, il était pourtant cultivé à l'époque romaine. Ses feuilles, tout particulièrement les plus jeunes, sont couverte de poils sessiles leur donnant un aspect et une texture farineuse au toucher. Les jeunes feuilles sont très tendres et sont excellentes en salade.

Voilà pour la première partie de la balade. Dans la prochaine, nous quitterons les vignes pour faire un rapide passage dans les marnes avant de nous diriger vers la pentes boisées de la "montagne" surplombant le village.

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