samedi 3 mai 2014

Tamier...

Il est certaines plantes avec une histoire régionale tellement ancrée qu'il est difficile de les imaginer préparées d'une autre façon que la traditionnelle. Tel est le cas avec les jeunes pousses du tamier commun...

Mais commençons d'abord par faire connaissance avec la plante :

Un liane grimpante avec des pousses aux faux-airs d'asperges sauvages :
pas de doute, c'est du tamier (dioscorea communis, syn. tamus communis).
Dépourvu de vrilles (contrairement à la bryone dioioque dont je parlais il y
a quelques semaines),  c'est en s'enroulant autour de tout ce qu'il trouve
sur son chemin qu'il prend de la hauteur. Les feuilles qu'on aperçoit ne
sont pas celles du tamier (qui ont une forme de cœur) mais celles d'un
jeune frêne que la plante a utilisé comme support.

Les "reponchons" (prononcer "respountchous") sont récoltés tous les printemps dans quelques départements du sud-ouest de la France. Parfois vendues à prix d'or sur les marchés locaux, ces jeunes pousses sont plus souvent l'occasion de cueillettes familiales, un peu comme on pourrait le faire avec les champignons. Avantage du tamier : il est beaucoup plus facile à trouver que les morilles !

Selon le sol, l'humidité et probablement quelques caractères génétiques héréditaires,
la couleur des tiges de cette liane peut varier du vert clair au presque pourpre.
Sur cette photo, la plus grosse est un peu trop avancée (on aperçoit les grappes
de fleurs encore en boutons) et sera donc plus amère...

Ensuite, c'est presque inévitable : elles sont cuisinées avec du lard et des œufs (si possible avec le jaune encore coulant). Ces deux "additifs", parfois complétés par du vinaigre, permettent en particulier d'atténuer l'amertume naturelle de la plante (une première cuisson à l'eau permettant déjà d'évacuer le principal).

Mais finalement, pourquoi se restreindre à cela : Il y a d'autres moyens de jouer avec l'amertume. Les épices en sont un tout particulièrement indiqué...

Justes blanchis quelques minutes, les reponchons sont débités en fin tronçons (sauf les têtes qui sont gardées entières). Ils sont ensuite simplement mélangés avec quelques morceaux de ventrèche (on ne va quand même pas tout supprimer des recettes traditionnelles), des pâtes et surtout de la poudre de curry.

IMPORTANT : Seules les jeunes pousses du tamier sont comestibles. Le reste de la plante, en particulier ses baies et sa racine sont toxiques. A noter qu'en application externe, la pulpe de racine de tamier est dotée de propriétés anti-tuméfiantes (d'où son nom populaire, mais pas poétique du tout, d'"herbe aux femmes battues"), mais elle peut être aussi irritante à cause des cristaux d'oxalates qu'elle contient.

3 commentaires:

  1. Merci ! je ne connaissais pas. Je ne penses pas en avoir vu en promenade, je serais vigilante dorénavant.

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  2. Ma plante préférée par dessus tout !! Blanchie quelques minutes à peine puis préparée en vinaigrette et des oeufs mollets en font une entrée excellente !! Votre blog est en passe de devenir ma bible. Merci pour tout ce savoir partagé.

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  3. Ma plante préférée par dessus tout !! Blanchie quelques minutes à peine puis préparée en vinaigrette et des oeufs mollets en font une entrée excellente !! Votre blog est en passe de devenir ma bible. Merci pour tout ce savoir partagé.

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