mercredi 3 juin 2015

Influence orientale

Pour une fois, c'est par une recette que le billet va commencer...

    Obione sous influence orientale


    Ingrédients (pour 4) :
    Avec une fleur de mauve royale et quelques-unes d'ail rose :
    C'est beau, c'est bon, c'est bien !
    • 4 bonnes poignées de feuilles d'obione, débarassées des tiges ligneuses (les plus coriaces)
    • 100g de pois chiches cuits
    • 2 gousses d'ail
    • 1 cuillère à café de poudre de cumin (ou plus si vous aimez, mais utilisé en trop grande quantité, le cumin a tendance à masquer les autres saveurs)
    • 1 oignon
    • Huile d'olive
    Préparation :
    • Hacher l'oignon finement
    • Le faire revenir dans une poêle avec un peu d'huile d'olive
    • Lorsqu'il est translucide, ajouter le cumin en poudre, les feuilles d'obione, les pois chiches et un verre d'eau
    • Couvrir et laisser cuire à feu doux en remuant de temps en temps pour que la cuisson soit homogène
    • Lorsque les feuilles sont bien cuites et tendre, découvrir et laisser le reste d'eau s'évaporer
    • Ajouter l'ail préalablement haché et couper le feu immédiatement (l'ail ne doit pas trop cuire)
    • Servir rapidement

    Maintenant, si on parlait un peu des ingrédients sauvages utilisés...

    L'obione tout d'abord :

    Voici le type de sol où l'obione pousse : un limon salé qu'on retrouve souvent dans les estuaires. En période de petit coefficient, il n'est pas souvent mouillé et se craquelle dès que le soleil se montre. Mais celui de la photo est un peu trop en dessous du niveau de la haute mer et ne laisse pas l'opportunité de pousser aux végétaux, même à des plantes halophiles comme l'obione...

    L'obione (halimione portulacoides, syn. obione portulacoides, syn. atriplex portulacoides), ce sont ces petites feuilles d'un vert argenté typique. Dans les zones d'estuaire ou de marais salants, c'est certainement la plante la plus courante... Elle y côtoie d'autres halophiles comme la salicorne, la soude maritime, le plantain maritime ou l'aster maritime (les grandes feuilles de la photo). Et ô bonheur, non seulement toutes ces plantes sont comestibles, mais elle sont toutes plus savoureuses les unes que les autres.

    Pas compliqué pour la reconnaître : feuilles vert argenté plutôt charnues, forme ovoïde. On peut éventuellement la confondre avec l'obione à fruit pédonculé (halimione pedunculata), comestible elle-aussi mais protégée. Avant fructification, pour les distinguer, il faudra observer l'implantation des feuilles : celles de h. portulacoide (non protégée) sont opposées alors que celles de h. pedunculata (protégée) sont alternes.




    Ensuite, les décorations comestibles :

    Tout d'abord la mauve royale (malva arborea, syn malva dendromorpha) : Coutumière des littoraux, on apprend vite à reconnaître l'allure typique de cet arbrisseau. Ses feuilles très velues sont tout aussi caractéristiques et lorsqu'il est en fleurs, son appartenance à la familles des mauve (malvacées) ne fait plus aucun doute. Point intéressant de cette famille : tout ses membres sont comestibles, en particulier leurs fleurs...

    Ensuite l'ail rose (allium roseum) : A l'état sauvage, c'est plutôt une plante du sud, mais comme souvent sur le littoral, le climat plus doux lui permet de s'implanter localement, beaucoup plus au nord, comme ici sur les côtes de la Manche. Sur certains sites, il abonde même et lorsqu'il fleurit comme en ce moment, il donne sa couleur aux prairies où il pousse.
    Attention : l'espèce est protégée en Aquitaine.

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