vendredi 20 novembre 2015

Fini l'été indien

Fini l'été indien, mais il m'aura permis d'engranger quelques belles photos sur les côtes normandes et bretonnes...

Des baigneurs sur la côte ouest du Cotentin : "rien d'extraordinaire" me direz-vous,
sauf que c'était quand même le premier novembre !

Même les rosiers sauvages ne savent plus où ils en sont :
Fleurs en bouton, fleurs ouvertes et cynorhodons se côtoient sur les mêmes branches ! 

La salicorne, elle, ne s'est pas laissée avoir. Comme tous les ans à cette saison,
seules les extrémités de ses branches sont encore un peu charnues, tout en prenant une teinte pourpre.

Particulièrement nombreuses cette année, les fleurs de lavande de mer (limonium) ont anticipé elles aussi l'arrivée du froid et ont perdu depuis longtemps leur couleur bleutée.

Et pendant ce temps, sous l’œil curieux de cette "highland cattle",
c'est le chassé-croisé migratoire de nombreux oiseaux.

La mouette rieuse a désormais pris ses couleurs hivernales : sa tête habituellement noire est désormais blanche.
Seul vestige de l'ancienne teinte : une tache plus sombre à l'arrière de l’œil.

Peut-être que ces tournepierres à collier choisiront cette année de rester ici.
Tous les ans, ils sont en effet quelques-uns dans ce cas, mais ils descendent généralement un peu plus au sud.

Presque invisible sur le sable au milieu des herbes et des algues séchées, ne serait-ce pas un pipit maritime ?
Si c'en est bien un, il a probablement achevé sa migration depuis le nord de l'Europe et a choisi de passer son hiver chez nous.

Et c'est peut-être aussi le cas de ce goéland argenté dont le plumage traduit son jeune âge...

Ou de ces bernaches cravant qui ont débarqué en masse sur cette plage des Côtes d'Armor.

Ces silhouettes au milieu de l'estran opèrent elles-aussi une migration, mais beaucoup plus locale : Suivant le retrait de l'eau à l'occasion de la marée descendante, elles sont sur le point de se lancer dans une chasse à la palourde. 

La tête penchée vers le sol, elles n'auront même pas remarqué que le vent a chassé les nuages grisonnants
pour laisser place à un couchant rougeoyant...

mardi 17 novembre 2015

Feeling bad

Vendredi soir, alors que j'étais parti pour un week-end prolongé en Bretagne, la terrible nouvelle est tombée comme un coup de matraque, me clouant sur place. Après une très courte nuit, j'ai passé un samedi en léthargie, comme assommé, tout juste capable d'écouter en boucle les informations dans l'attente de je ne sais quelle nouvelle, espérant peut-être apprendre que tout ceci n'est qu'un mauvais rêve.

Et puis dimanche est arrivé avec une aube magnifique, chaleureuse et ensoleillée, comme on en voit rarement en novembre.


Alors que je suis au bord de l'eau face au soleil levant, comme un message subliminal venant contredire la situation actuelle, la radio diffuse une reprise(*) de Muse que j'apprécie tout particulièrement (lien) : Feeling good.

Et sans même m'en rendre compte, me voilà parti sur le sentier côtier avec cette musique en tête, sac sur le dos, en mode pilote automatique sans trop savoir jusqu'où je vais aller.

Chemin faisant, c'est tout aussi inconsciemment qu'à la vue de jeunes feuilles d'oseille illuminées par le soleil automnal, je m'accroupis et commence à les cueillir. Quand enfin je prends vraiment conscience de ce que je suis en train de faire, j'ai déjà un bouquet bien fourni en main.


Et le chemin continue avec d'autres belles surprises.

Les délicates pousses du mouron blanc...



La tétragone qui semble ne jamais s'arrêter de pousser...



Les incroyables bancs d'huîtres sauvages...



De retour à la maison, avant de refermer cette parenthèse ensoleillée, il reste encore à utiliser cette récolte...

Huîtres chaudes à la crème d'oseille et tétragone


Ingrédients (entrée pour 4) :
  • 4 belles huîtres (calibre 1 ou plus grosses, ce qui est souvent le cas avec des bancs tels que celui de la photo)
  • 100g de feuilles d'oseille
  • 100g de feuilles de tétragone
  • 15cl de crème entière
  • 1 demi-citron

Préparation :
  • Bien laver les huîtres à l'eau claire
  • Les ouvrir, récupérer et réserver la chair sans l’abîmer
  • Bien nettoyer la partie inférieure des coquilles (la plus creuse) et les mettre à sécher au four à 120°C
  • Pendant ce temps là, blanchir les plantes en les plongeant dans de l'eau bouillante salée (2 minutes pour la tétragone et 1 minute pour l'oseille) puis dans de l'eau glacée
  • Bien égoutter les feuilles et les passer au blender avec la crème, l'eau rendue par la chair des huîtres, et le jus du demi-citron
  • Juste avant de servir, sortir du four les coquilles bien chaudes et les placer dans les assiettes de service
  • Verser quelques cuillerées l'appareil aux herbes dans la coquille (la coquille bien chaude réchauffe cette crème juste comme il faut)
  • Pocher 30 secondes la chair des huîtres, l'égoutter et la replacer sans attendre dans les coquilles
  • Servir immédiatement.
(*) : Reprise d'une chanson écrite en 1964 par Anthony Newley et Leslie Bricusse et interprétée par de très nombreux artistes.
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